Slimane Hargas, lauréat du Prix solennel de thèse 2023

SlimaneHargas

Slimane HARGAS a reçu le Prix solennel de thèse de la Chancellerie des universités de Paris en lettres et sciences humaines, pour sa thèse « Jeux de miroirs, représentations croisées, et colonialité: histoire des (anti-)analogies entre les conflits anglo-irlandais et franco-algérien, 1830-1998 » sous la direction de Rose-May Pham-Dinh (langue, civilisation et littérature du monde anglophone – PLEIADE)

Slimane, travaille à la publication en français et en anglais de sa thèse et a d’autres projets de recherche qui s’appuient sur des fonds d’archives inédits. 

« Mon propos est d’analyser, dans la longue durée, la façon dont Français et Algériens d’une part et Britanniques et Irlandais d’autre part représentent leurs conflits respectifs au miroir l’un de l’autre et s’identifient les uns aux autres. »

Slimane Hargas, chercheur

Si vous deviez résumer votre thèse (en 180 mots), que diriez-vous ?

Ma thèse consiste en une fresque historique sur les origines, les manifestations polymorphes et les usages politiques des analogies entre les conflits anglo-irlandais et franco-algérien; lesquelles ont fait florès presque tout au long de la période qui s’étend de 1830 à 1998. Autrement dit, il s’agit d’expliquer pourquoi et comment un nombre substantiel d’acteurs mêmes de ces conflits y ont fait appel au cours des trois grands moments soumis à analyse : la conquête de l’Algérie (1830-1902), l’ère de la décolonisation (1921-1962), et les Troubles nord-irlandais (1968-1998). À la fois réflexe intuitif et stratégie discursive, ces analogies inter-contextuelles constituent un point d’accès non seulement vers leurs sensibilités idéologiques, leurs références historiques et leurs imaginaires, mais aussi vers leurs influences internationales et leurs interactions trans-impériales.

À travers une approche transnationale et diachronique caractéristique du champ de l’histoire croisée, mon propos est d’analyser, dans la longue durée, la façon dont Français et Algériens d’une part et Britanniques et Irlandais d’autre part représentent leurs conflits respectifs au miroir l’un de l’autre et s’identifient les uns aux autres. 

Quelle est l’idée de départ de cette thèse, sa genèse ?

Dans le cadre de ma formation d’angliciste, j’ai suivi plusieurs cours sur la décolonisation, dans lesquels figurait en bonne place la résistance des Irlandais à l’impérialisme britannique. Ayant identifié des similitudes en termes de trajectoire historique avec le cas algérien, j’ai commencé à m’interroger sur la comparabilité des systèmes de domination mis en place respectivement par la France dans sa colonie nord-africaine et par l’Angleterre en Irlande.

Mes recherches bibliographiques m’ont permis de constater, d’une part, qu’entre les conflits anglo-irlandais et franco-algérien existent des analogies qu’ont exploitées les protagonistes eux-mêmes ; et, d’autre part, qu’il y a un contraste entre leur abondance et l’absence de travaux académiques les concernant.  

 

Avez-vous des projets pour la suite ?

Oui, bien sûr. Outre la publication (en français et en anglais) de la thèse, ou du moins de sa version remaniée et allégée, mes projets de recherche s’articulent autour de l’approfondissement de certains thèmes effleurés au cours de mon parcours doctoral. À cet effet, je travaille d’ores et déjà sur plusieurs articles, qui s’appuient sur des fonds d’archives inédits. 

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